1 mile c’est long en "siboulo"… imagine 100 miles

Par François-Charles Dumas
16 septembre 2015


1 mile = ~1.6km 
C’est lors du long congé début septembre que plusieurs cyclistes amateurs de longue distance se sont rejoints à Percé en Gaspésie. Cette ville est principalement connue pour ses attraits touristiques tel que le gros caillou avec le trou qu’on peut voir dans l’océan, mais très peu connue pour les sentiers de vélo de montagne.

C’est pourtant là que nous avions rendez-vous pour le premier 100 miles en sol québécois. Jean-François Tapp et son équipe nous attendaient à la route du Quai, point central de l’évènement Gaspésia 100. Ce sera également le point de départ pour la course de 160km le lendemain matin à 6h00.

Je profite de la fin de l’après-midi pour faire une mise en jambe et me familiariser avec le début du parcours. Ceci me permet d’avoir un aperçu des premières sections techniques et de faire quelques petits ajustements de dernière minute sur le vélo. Un bon souper pris juste avant d’aller à la réunion des coureurs. Durant cette rencontre, on nous explique les détails de ce parcours « hors normes ». Étant la première édition, il n’y a pas de limite de temps pour compléter l’épreuve, donc tout le monde qui veut terminer les 160km pourra le faire.

Quelques heures après avoir fermé l’oeil, le cadran sonne. Il est 3h30am et c’est l’heure de se lever pour manger un bon déjeuner d’avant course. Un 160km ça ne se fait pas l’estomac vide. Par la suite, je pars pour faire mon échauffement et ce avec les premières lueurs de soleil sur l’océan et le Rocher Percé comme arrière-plan. J’ai déjà eu pire pour faire un réchauffement…

À 6h00, le départ se donne à l’arrière d’une superbe voiture d’époque que nous suivrons jusqu’au sommet du Gargantua. Tel que promis par l’organisateur, le début est vraiment difficile. Montées très abruptes et techniques, des sections de simple trace style « old school », des portages difficiles, bref beaucoup de temps et peu de kilomètres franchis… la journée va être longue. J’ai eu un très bon départ qui m’a permis d’être bien positionné pour cette section technique. Je n’étais cependant pas assez rapide pour suivre les 4 ou 5 lièvres qui ont forcé le ton dès la première ascension.

La suite du parcours était un peu plus traditionnel, comme un peu tous les autres raids réunis. Chemin forestier, un peu de route asphaltée, sentier de VTT,  chemin de fer, longue montée, longue descente, portage, section de roche ronde, de la boue, traverse de rivière, du gazon, bref vous voyez le portrait. Tout le monde y trouve son compte… et même ses cauchemars!

La fin du parcours nous réservait quelques surprises aussi. Une belle section technique pour mettre nos habilités à l’épreuve (encore) avec une fatigue accumulée. Quelques kilomètres de plage ont suivi avant d’entamer les dernières ascensions. Il faut dire que le Gaspésia 100 nous a gardés occupés jusqu’à la toute fin. Pour ceux qui n’avaient pas eu de crampes durant les 150km premiers, et bien l’occasion se présentait aussi durant les 10 derniers km.

Somme toute, un parcours à la hauteur des attentes et tel qu’annoncé. 160km, 3800m de dénivelé positif. Tous les aspects d’une course epique longue distance mettant à l’épreuve chaque partie de notre corps et testant notre préparation dans les moindres détails. Par chance,  la température a été de notre côté. Nous avons eu droit à 8 bons ravitos également répartis et un paquet de bénévoles, avec le sourire, qui nous acceuillaient comme des champions! Même certaines pièces de vélo communes étaient mises à notre disposition dans certains ravitos. WOW!

Pour moi, ce fût une journée de 9h42min, ce qui m’a donné le 4eme rang. Une journée difficile, mais exactement ce qu’il fallait pour donner au premier Gaspésia 100 une réputation mythique. C’est à faire si vous n’y étiez pas cette année. Moi j’y serai encore l’an prochain!


Félicitations à tous les participants de ce premier 100 miles québécois. Merci à mes partenaires Nativo Concept et VBN Challenge Singletrack Evolution qui m’ont permis de participer à cet évènement historique.